L'individu qui dort à mes côtés, je suis censée en être amoureuse. Il s'est déjà endormi pendant que moi, je suis là, éveillée, sans arriver à trouver le sommeil. Je réfléchis : pourquoi suis-je avec lui ? Je ne l'aime pas. Il ne m'apporte rien alors qu'il devrait me réchauffer le coeur, m'emplir d'amour, m'aider à oublier un chagrin d'amour. Vous comprenez ? Oublier l'amour précédent, celui que l'on ne peut vivre au grand jour, celui qui est impossible à cause de...
Par dépit amoureux, j'ai donné à cet individu la place de "l'autre" et il se sent indispensable, heureux. Mais pas moi. Allongée sur mon lit, je porte une chemise de nuit de coton blanc. J'aime cette matière ainsi que cette dentelle qui se trouve au bas de ma chemise, à mi-cuisse. La fraîcheur du coton m'apporte bien-être et sensualité. Mes cheveux longs, châtain clair, retombent sur mes épaules. Mes yeux sont tantôt fermés tantôt ouverts. Mon corps est recouvert de l'unique drap blanc. C'est l'été et les fenêtres sont ouvertes. Allongée sur le côté droit, je cherche le sommeil, ce sommeil qui se fait tant désirer.
Subitement, je sens le drap se retirer, glisser le long de mon corps. Immédiatement je pense qu'il s'agit de l'individu qui s'échauffe l'esprit. Je me retourne et je l'aperçoit qui dort à poings fermés. J'ai dû bouger les jambes et faire ainsi glisser le drap. Je me réinstalle confortablement et je réajuste le drap sur moi. Je suis toujours dans la même position. Etrangement, de nouveau le drap glisse le long de mon corps et je ressens une douce caresse sur mes jambes, ce qui me procure une sensation délicieuse et agréable. Cette caresse, je la ressens partout sur mon corps.
Ce texte complet se trouve à la page 85 du livre Sur les traces du mal éditions Baudelaire, écrit par Patricia Villard et protégé par le SACD.